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Les hommes en blanc et l’Otan

  • francoishada
  • 9 mai 2022
  • 2 min de lecture

Ils viennent chercher les personnes contaminées. Ils aspergent les rues fermées de produits désinfectant. Ils sont la parabole de l’Etat totalitaire. Les hommes en blanc sillonnent les rues de Shanghai pour mettre en œuvre une politique sanitaire absurde: zéro covid.

Scènes hallucinantes où ces milices défoncent une porte pour mettre la main sur une femme contaminée et l’emmener dans un centre de détention anti-covid, sans medecin ni médicament, où jamais les lumières ne s’éteignent, dit-on. Scène hallucinante d’un chien robot parcourant les rues de la ville déserte pour rappeler, à l’aide d’un mégaphone sur son dos, la bonne conduite à suivre.

L’Etat chinois est-il devenu fou?

Xi Jinping, actuel président de la république populaire de Chine, entend être reconduit dans ses fonctions d’ici quelques mois. Et en mettant en quarantaine 26 millions de chinois, il n’hésite pas à sacrifier cette population pour se maintenir au pouvoir.

Mais comment?

Shangai prospère grâce au commerce avec le reste du monde, donc les États-unis, et les capitaux qui y affluent de l’occident. Shanghai est l’une des principales portes d’entrée de l’occident, donc des États-unis, en Chine.

Et Xi Jinping fait de la politique. Si du point de vue chinois, la démocratie est dans le

monde en recul ou sur la défensive, il semble affirmer en retour que l’avenir est au système chinois. Totalitaire. Comme en Russie ou dans d’autres pays qui rejettent la globalisation bien trop américaine.

Et Shanghai serait le lieu d’un affrontement idéologique entre une Chine anti Otan, anti occident et anti démocratie et une Chine qui commerce avec le monde, quitte à parfois s’éloigner un peu trop de la ligne du parti, accommodement et pragmatisme des affaires obligent.

Certes, la mise en quarantaine de Shangai pèse sur l’économie chinoise. Mais justement: que représentent 26 millions de personnes dans un pays de plus d’un milliard 400 millions d’habitants et qui veut affirmer sa domination idéologique et politique ?

Plus que cela même, Beijing (qui commence aussi à être confinée) dit au monde, donc aux Etats-Unis, qu’elle peut se passer de Shangai. Et au-delà d’une politique interne, il s’agirait de dire aux Etats-Unis qu’ils ne sont pas essentiels. La Chine est le centre du monde.

Shangai est la caisse de résonance des cris d’une population désespérée, opprimée, mal approvisionnée. Shangai est la caisse de résonance de l’affrontement entre la Chine et les États-Unis. Shangai serait ainsi la ville où le part communiste chinois dit que la démocratie n’est pas l’avenir mécanique de l’Histoire du monde. Le sacrifice de la population de Shangai est l’effort fourni pour tenir tête aux Etats-unis.

D’ailleurs, que l’on ne s’y trompe pas : la guerre en Ukraine est bien un affrontement entre les États-Unis et la Chine, par acteurs interposés. Que l’Otan cède et la Chine saura que Taïwan est à sa portée. Dans le fond, l’Ukraine a pour enjeu la mer de Chine et l’océan pacifique.


PHOTO HECTOR RETAMAL, AGENCE FRANCE-PRESSE

 
 
 

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