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Alors? #Anchorage, c’était comment ?

  • francoishada
  • il y a 5 jours
  • 2 min de lecture

Que peut-on lire de cette réunion en Alaska?

Que la Russie est en grande difficulté économique, sinon Poutine ne serait pas venu, ce dont Trump tire partie à sa façon, avec la force de celui qui vient de déployer des sous-marins nucléaires, avec la force et la puissance des Etats-Unis. Que Poutine résiste encore, convaincu que Trump ne sortira pas son arsenal militaire contre elle ou devançant ce risque. Alors, il ne s’est pas passé grand chose, à Anchorage, juste de premières palabres et sans doute quelques échanges version business: quels sont les intérêts communs à ces deux pays? De ne pas laisser la Russie sombrer, laissant un espace vide à la Chine et aux Européens. De tirer profit - c’est le mot - de la situation pour faire des affaires côté américain. De tirer avantage de la situation pour cranter des positions dans l’est de l’Ukraine. Poutine est pris dans une fuite en avant militaire, dont il ne sortira jamais vainqueur, ce qui le pousse à prolonger cette course.

D’aucuns se lamenteront de ce que l’Europe est une fois de plus absente, déconsidérée. Elle est considérée à l’aune de sa puissance politique, laquelle est moyenne. Et d’aucuns pleurent que l’Ukraine soit piétinée. Mais elle l’est déjà.

Et cessons d’écouter les esprits chagrins qui martèlent qu’une Otan moins agressive ou une Ukraine neutre auraient évité la guerre: la Russie n’a pas besoin d’une Ukraine neutre, mais d’une Ukraine à ses bottes. Elle aurait d’autant plus envahie un pays s’il ne se réclamait de rien. Elle l’a envahit avant qu’il se réclame vraiment d’une alliance.

Cessons tout Caliméro-pessimisme déclamé sur la partition de l’idéal rêvé d’une Europe que l’on voudrait déjà puissance. L’Europe telle qu’on la connaît, avec tous ses défauts, et elle en a, est à peine adolescente. Il faudra plus d’un siècle pour dépasser les rancœurs nationale et les horreurs de ses guerres. Cette adolescence européenne est prometteuse. Il faudra plus d’un siècle pour qu’elle quitte le giron parental des Etats-unis. 

L’Europe ne sort donc pas de l’Histoire. Elle n’y est jamais vraiment entrée. Elle pourrait cependant à cette faveur se révéler, comme à chaque fois que les États-unis se désengagent, sous la forme par exemple de projets de coopérations militaire et énergétique de nations : Allemagne, Royaume Uni, France, Pologne… et quelques autres. Cela existe déjà, ne requiert pas d’unanimité des 27: cela s’appelle une coopération renforcée. Ce n’est pas un vœu pieux, je suis totalement athée, mais j’y vois l’intérêt commun de ces pays et… des Etats-Unis. Et cessons de pleurer lorsqu’une nation achète des avions américains: on ne se substitue pas à un empire du jour au lendemain.

Alors essayons plutôt de dessiner ce qui va se passer, réalistement, par conjugaison des intérêts de chaque nation.

Ainsi va l’Histoire, prenant à contre-pieds les thèses historiques mobilisées pour comprend le présent. Ce dernier est beaucoup plus imaginatif qu’on ne veut l’admettre.

Photo @ (SERGEY BOBYLEV / AFP)

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