La vassalisation de la gauche

Deux sondages (Cluster 17 et Harris) indiquent que si les partis de gauche s’unissent, ils pourront rivaliser avec les partis de la majorité et le RN.

Ainsi, pour un candidat soutenu par un parti d’extrême-gauche (LO/NPA) : 2%

Un candidat d’union de la gauche soutenu par la France Insoumise, le Parti Communiste, le Parti socialiste et Europe Écologie les Verts : 33%

Un candidat soutenu par La République en Marche, le Modem, Horizons, les Républicains et l’UDI :33%

Un candidat soutenu par le Rassemblement National, Debout la France et Reconquête ! :31%

Un candidat soutenu par un parti régionaliste / divers :1%

Donc une Assemblée en trois blocs équivalents ? Que nenni. Ces % sont calculés sur l’ensemble national. En réalité, ces législatives donneraient une Assemblée nationale composée comme suit:

- LFI / PC / PS / EELV 73 à 93 sièges

- LREM / MoDem / Horizons / LR / UDI 326 à 366 sièges

- RN / DLF / Reconquête ! 117 à 147 sièges

- Régionaliste / Divers 3 à 7 sièges

On notera aussi l’hypothèse audacieuse du bloc « LR Larem Udi… ».

Ces sondages n’ont en réalité pas grand sens politique. Soit les électeurs donnent une majorité au PR, comme le veut la mécanique de la Ve République, soit - et ce serait nouveau - ils créent les conditions d’une cohabitation, donc mettent Larem en minorité : cela reviendrait à dire « on a voté Macron à la présidentielle pour vaincre MLP et parce que les autres partis sont hors propos, MAIS on voterait aux législatives pour ces incapables de socialistes écologistes et insoumis pour faire barrage à Macron. » Pas très cohérent.

Le fait est que LFI est le seul parti à pouvoir disposer d’un « solide » groupe d’opposition et qu’elle tente d’élargir son socle parlementaire en vassalisant les autres partis de gauche qui ont peur de perdre leurs sièges. Ce serait donc reconstruire la gauche autour de LFI. Non merci.

Photo: THOMAS COEX / AFP