L’écho du début du XXe siècle: Péguy vs Jaurès

L'alliance des partis de gauche en vue des prochaines élections législatives vise-t-elle à contrer la montée de l'extrême droite? A installer une opposition qui puisse donner de la voix politique, écologique et sociale? Prenant le risque d’être submergée par les propos démagogiques de la France Insoumise? Quel parti sera assez fort pour que la gauche ne se réorganise pas autour de cette vision de la France? Je n’en vois pas à ce jour.

Dans ce contexte, à l’heure où le parti socialiste va au-devant d’un congrès qui s’annonce rude pour son premier secrétaire, j’ai en tête les écrits et discours d’une violence inouïe de Péguy à l’encontre de Jaurès, le « républicain opportuniste » qui incarnait selon lui la trahison des petits bourgeois sur l’idéal de gauche. Charles Péguy sombrera dans un nationalisme fanatique et mourra peu après l’assassinat de Jaurès, lors d’un des innombrables assauts meurtriers de la grande guerre en 1914.

Quel rapport? Peut-être un faible écho de l’Histoire, qui nous rappelle où nous a conduit ce déchirement idéologique. Un écho que les médias redisent et répètent à l’envi. Un relent d’une époque tourmentée qui secoua les congrès fondateurs de la gauche française qui ne sut jamais trancher nettement entre le réformisme, la ligne européenne, se dérive, et la question nationale. L’haleine d’une longue nuit dans laquelle le monde allait plonger.

Dans le fond, en relisant Péguy et Jaurès, ne retrouve-t-on pas les termes d’un même débat ? Il faut partir de la nation, de la patrie, de la République, et garder ces points cardinaux en tête pour forger une politique de gauche répondant à l’idée de justice

sociale.

La question du moment est plus difficile encore: comment rendre cette structuration d’actualité dans un monde globalisé, violent, guerrier, nationaliste?