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21 jours

  • francoishada
  • 16 juin 2024
  • 2 min de lecture

21 jours. Pas plus. Plus le temps de réfléchir. Cette dissolution place la France entre chiens et loups. Nous ne savons pas ce qu’il naîtra de cette folie. Comment débattre en si peu de temps? Comment analyser les enjeux? Cette décision politique impose un débat: pour ou contre le RN. Et comme le temps presse, tout le monde se bouscule, tous les arguments s’entrechoquent. Personne n’écoute plus rien, personne n’entend rien. 

Et pour quel résultat? 

Le FN qui a fait sa mue cosmétique en RN, et qui prépare depuis des années sa conquête du pouvoir, qui parcourt la France et s’installe ici et là, le RN peut être majoritaire à l’Assemblée nationale. Et cela sous nos propres yeux atterrés d’avoir commis cette faute, d’avoir pour certains voulu voir ce que ça fait de jeter un bidon d’essence dans un brasero. Il n’y aura même plus de regret, mais la peur ou pour certains, l’envie de réparer la faute dans la rue. Trop tard. Ce sera la grande inconnue et la tentation de se recroqueviller conduira à laisser faire, au moins au début.

Ou bien, la coalition de gauche, inventée sous la pression de l’urgence, réussira dans les urnes à contenir le FN/RN sous le seuil de la majorité, sans programme mûrement réfléchi, avec ses querelles mises de côté le temps d’une campagne et qui peuvent ressurgir à tout instant. Ce résultat est celui d’une Assemblée sans majorité, sans coalition possible, sans boussole claire. Contrer le FN est bien, mais pour quoi faire? C’est là que les ennuis se décuplent, Un an au moins sans majorité pour gouverner, un an au moins avec les risques de débordement dans la rue, le risque de désordre, les risques de « sanctions économiques » qui accentueront la tentation du FN/RN. Un an qui peut conduire ce parti à l’Élysée. Tout cela, sous le regard consterné de l’Europe.

Il y a bien l’option d’une gauche rabibochée majoritaire… et que seule la raison politique fera tenir, malgré ses contradictions politiques, ses déchirements passés. Une gauche habillée en costume d’arlequin mais dont les coutures tiennent. Peut-être.

Peut-on espérer que l’urgence politique obligera cette coalition à refonder un corpus idéologique commun, une approche pragmatique et une écoute du peuple, tout ça dans un monde déstabilisé, dans un concert international de retours des populismes…

Il ne faut pas espérer que la raison politique soit plus forte que la triste répétition de l’Histoire. Il faut y travailler.

Rendez-vous pendant cette campagne et surtout après cette campagne pour mener à bien , avec nos moyens, ce travail. Rendez-vous sur Carnets Débats .


 
 
 

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